Aux petites pépites

  U ne nuit à l'Africa Museum. Qui veut ?  Sous un éclairage des plus limités, accueillant les curieux par un dédale souterrain dans une ambiance sinistre, ce musée, peinant à susciter l'adhésion de jour, achève de totalement déstabiliser la nuit. Animaux empaillés ou conservés dans du formol, armes, photos d'archives troublantes sans oublier les statues saisissantes et les reconstitutions embarrassantes... Ce musée, loin de faire rêver ou de susciter l'enthousiasme des nouveaux savoirs, fait plutôt partie de ceux qu'on aimerait éviter.   Et pour cause, au départ il s'agit d'un musée consacré à la gloire coloniale, anciennement Musée royal de l'Afrique centrale. Un musée un peu lourd à porter, qu'on a souhaité moderniser et réhabiliter un siècle après sa construction. Mais quelques rafraichissements et un nouveau nom suffisent-il à faire oublier un passé honteux ? On aimerait s'attendre à une condamnation du passé et à un hommage à l'Afriqu...

    Q u'il est frais et délicat, le doux tintement des souvenirs, lorsqu'ils sont racontés par Marie Sizun ! Avec une poésie naturelle, elle déroule le fil de ses jeunes années, et surtout nous fait entrer dans le lieu qui a cristallisé son enfance : un tout petit appartement, guère plus grand qu'un studio, au 10 villa Gagliardini. Un studio à l'adresse chantante, qui aurait tout aussi bien pu être un château dans le regard émerveillé de la toute petite fille qu'elle était , chérissant amoureusement chaque recoin, s'inventant des mondes sans fin, sous le regard fragile et aimant de sa maman. Et tournent les années... la petite fille grandit, et son monde bascule avec le retour de la guerre du papa, l'arrivée du petit frère, et puis le divorce, la pauvreté, la promiscuité. L'absence parfois cruelle de salle de bain.  De bébé à jeune fille, la narratrice oscille entre amour et colère face à ce petit appartement, avec une force à la hauteur de ce qu'o...

I mpossible de rester indifférent face à la langue poétique et au talent fabuleux de Carole Martinez . Son univers, enchanteur, fertile, bouillonnant voire fantasmagoriqu e , est porteur d'un imaginaire tempétueux incroyable ! Dans son dernier livre à la tonalité troublante , on est pris dans un tourbillon d'évènements qui nous mettent les sens en éveil. La douceur - trompeuse -alterne avec le tragique . Une femme en fuite avec sa fille, un ogre des marais au passé obscur, ainsi qu'en préambule d'une série de catastrophes énigmatiques : un long cri, strident et glaçant, porté par une multitude d'enfants endormis... L'auteur ne nous avait pas habitués au thriller, mais on y serait presque ! Dans un ambiance de plus en plus apocalyptique, aux rebondissements inquiétants et à l'amplitude toujours plus forte, on se fait balloter violemment. D'une part la puissance de la portée des rêves des enfants, d'autre part, le retour inattendu à la vie de cette fe...

  O h Joie ! Oh bonheur savoureux ! Quel plaisir de tomber sur un livre palpitant !  Des premières lignes bien rythmées et accrocheuses au point final, on se trouve embarqué dans une histoire pleine de panache, riche en rebondissements et aux émotions garanties ! Que dire ? C'est un livre parfait pour se dépayser , et - merveille ! - en plein cœur de la période estivale, c'est un livre parfait pour maintenant, chanceux que vous êtes ! J'avais beaucoup aimé un autre roman de Camille de Peretti, moyenâgeux à souhaits, un de ceux où l'on glisse instantanément dans l'histoire, où on s'attache aux personnages : un livre absolument exaltant dont j'avais fait une chronique, au tout commencement de mon blog. J'osais à peine me lancer dans ce nouveau roman de peur d'être déçue. Et malgré un style d'écriture, un sujet et une époque tout à fait différents, j'ai retrouvé le talent de l'auteur à nous embarquer dans des histoires fortes et captivantes ...