L'hôtel des oiseaux de Joyce Maynard
Il faut laisser au temps le temps de faire son œuvre. J'ai des livres un peu partout chez moi, plusieurs en attente de lecture. Ils peuvent patienter longtemps avant que je ne les reprenne en main. Heureuse de les savoir tout près, disponibles, il m'arrive même de les oublier quelques temps. Quand soudain, un livre en particulier, m'appelle, et alors même que ce livre prenait la poussière depuis des semaines, des mois ( voire des années ?) survient l'urgence de lire ! Son heure est arrivée, et je n'ai pas de repos tant que je ne l'ai pas débusqué de sa place, déterré de sous une montagne d'autres livres, planqué dans un joli sac en tissu ou bien oublié dans un tiroir...
Ma dernière expérience en date concerne "L'hôtel des oiseaux" de Joyce Maynard.
Chaleureusement recommandé par l'excellente libraire Sarah de la librairie Carpe Diem de Munster et enchantée par son précédent roman, "Où vivaient les gens heureux ", je l'avais rapidement acheté, et mis de côté dans l'attente de l'instant magique où il m'appellerait pour être lu.
Je n'ai pas été déçue du voyage ! Ce roman nous embarque en Amérique centrale, dans un univers haut en couleurs, fertile et luxuriant, peuplé d'oiseaux et de fleurs : un lieu paradisiaque, bordé par un lac et placé sous l'auguste patronage d'un volcan. Un lieu unique, presque préservé, qui offre une pause, un abri à celui qui cherche asile, celui qui veut échapper à la marche impitoyable de monde.
C'est l'histoire d'une jeune femme, en fuite depuis l'enfance, marquée par la mort de sa mère dans des circonstances douteuses, refusant les attaches de peur de voir ses secrets découverts. A l'âge adulte, alors qu'Amélia ose ralentir le rythme, oublier son passé et croire au bonheur, un nouveau drame la met à terre. Meurtrie une fois de trop, elle décide de partir : une marche en avant comme anesthésiée sans jamais plus se retourner. À pied, en bus, par avion ou par bateau, des centaines de kilomètres vont la mener à l'hôtel des oiseaux, lieux envoûtant où elle échoue. Cet endroit mystérieux va l'apaiser dans un premier temps. Accueillie par Leila, propriétaire du domaine, entourée des clients de l'hôtel et des habitants du village, Amélia baisse les armes et se laisse porter.
Mais gare, cet Éden tranquille a ses secrets, ses parts sombres, invisibles aux premiers regards. Et il faudra dépasser l'enchantement premier, se désengourdir de tant de beauté et d'opulence végétale, pour réussir à affronter la vie et se libérer de ses venins insidieux.
Ce roman possède un magnétisme auquel il est difficile d'échapper. Le volcan, protecteur, présence fière et forte ; la végétation, merveilleuse ; la nourriture, exotique et délicieuse ; la simplicité de vie, authentique...On avance à petits pas dans ce très beau roman, happé par cet endroit étonnant, mais sans pour autant pouvoir dissiper l'infime inquiétude émanant de cet univers. Amélia est-elle si bien entourée ? Quels sont les secrets des autres habitants ? On veut savoir ! Malgré une temporalité du récit parfois brumeuse, il se lit d'une traite, porté par une tension sous-jacente, et nourri par la kyrielle de personnages dont on suit avec attachement les péripéties !
Laissez-vous tenter par ce roman dépaysant et fascinant !
Les références du livre :
Joyce MAYNARD, traduit de l'anglais (États-Unis) par Florence LEVY-PAOLONI, L'hôtel des oiseaux, 10/18, août 2024,494p.
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