Les optimistes de Rebecca MAKKAI

 


Une épopée flamboyante au temps du sida !  Dans un contexte politique homophobe, des amours et des amitiés fluctuent, éprouvées par la maladie. Les repères sautent, le doute est une gangrène pour le couple, et les concepts de fidélité et de confiance semblent appartenir à une autre réalité. Reste l'amitié et le soutien moral, valeurs essentielles et nécessaires en temps de crise.

Cette écriture posée et endurante nous emmène sans fléchir faire une virée dans l'Histoire, au milieu des années 80, période tragique frappée par l'émergence du VIH.

On est malmenés par l'auteur, avec des sensations flirtant avec les montagnes russes. Saleté d'époque où, ne maitrisant pas encore les tenants et les aboutissants de la maladie, la contamination va à un rythme effrayant ! Pas de temps mort pour ces destinées bouleversées, marquées par la confrontation avec l'horreur mais aussi par l'urgence de vivre. On ressent encore l’effervescence d'un paradis perdu, sorte d'âge d'or qu'on aimerait tant voir perdurer, vestiges de la liberté totale des corps et du plaisir de vivre. On s'accroche à donner du relief au quotidien en célébrant l'amitié, la fête, en s'oubliant dans le travail et parfois encore dans l’amour. Du peps, encore du peps, toujours plus d'activités et de lumière pour éloigner le chaos. Et simultanément, on assiste à la déchéance vertigineuse de ceux qui ont connu quelques mois, quelques semaines, voire quelques jours auparavant, le somptueux éclat d'une jeunesse en pleine santé, festive et pleine de promesses.

Des vies croquées avec sensibilité et une justesse de ton remarquable. Un roman qui prend aux tripes, et qui nous rappelle à quel point la vie est fragile. Quel déchirement de voir tant de jeunes gens succomber à ce virus, de s'attacher à ces personnages sans être sûre de finir le livre avec eux ! C'est aussi une piquante immersion dans le monde des Arts et des Lettres qui nous transporte et fait vibrer la part humaniste qui vit en nous.

C'est à travers le destin de Yale, jeune trentenaire posé, droit et sensible, que nous pénétrons ce cercle d'amis gays emblématique des années 80 et de Chicago : Nico, Fiona, Julian, Teddy, Charlie ou encore Asher, sans oublier leur ami photographe à tous, témoin infaillible de leur passage éclair sur terre, le protecteur et iconique Richard Campo.

Tambours battants, on suit les contaminations, on voit évoluer les couples, émerger la tension ambiante et le combat des homosexuels pour être reconnus, et soignés dans la dignité. Un roman révélateur d'une époque qui nous bouleverse.

Un livre à l'écriture fluide qui se lit d'une traite, n'hésitez plus ! Bonne lecture !

 

Les références du livre :

Rebecca MAKKAI, traduit de l'américain par Caroline BOUET, Les optimistes, 10/18, janvier 2021, 666p.


                                                                                    

                                                 

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Commentaires

  1. Encore une fois, tu me donnes envie de le lire!
    La base de l'histoire me fait penser au livre " N'essuie jamais de larmes sans gants" ...
    A lire également !
    Pardon j'ai oublié l'auteur...🙄

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    Réponses
    1. Je ne le connais pas, il a l'air chouette ce livre ! je le note pour le lire !! J'ai cherché, l'auteur est Jonas Gardell, éditions Gaïa 😘 Merci !

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