Une nuit rêvée pour aller en Chine, de David GILMOUR


Aujourd'hui, un coup de cœur particulier avec la mise en avant d'un thème déchirant, celui de la disparition d'un enfant. Mais ici point d'emphase ou de pathos inutile ! Au contraire, ce récit tire sa force de son écriture simple et posée qui ne vous laissera pas de marbre. Ce roman, saisissant et éloquent, nous emporte vers la destinée tragique de Roman et son fils Simon.

 Abandonné de tous, Roman part à la dérive de lui-même. Pourquoi et comment tout a t-il basculé ?

Par une envie soudaine d'une bonne bière, de musique et de bonne compagnie après une journée éprouvante. Par le besoin de se déconnecter quelques instants. 

Il s'échappe donc quelques minutes au bar d'à côté. Quand il revient, Simon, 6 ans, n'est plus dans son lit.

 Commence alors une chute, lente mais inexorable, morale et physique.  On suit ses errances du corps et de l'esprit, les heures qui s’égrainent, la suspicion, l'attente interminable, le poids du regard des autres, le manque lancinant de son fils, la solitude poisseuse , cette sensation de ne plus avoir prise sur rien ; et la déchéance, enfin.

 Une descente aux enfer pourtant adoucie par ses rêveries nocturnes qui nous tiennent en haleine ! La quête nébuleuse de ce père nous bouleverse, est-ce pour ne pas devenir fou qu'il rejoint Simon dans ses rêves ? Il le retrouve chaque nuit, dans une ville située aux Antilles. Une ville animée, chaleureuse, remplie de musique et d'amis, lieu où il revoit sa mère, décédée il y a 20 ans ainsi que d'autres personnes disparues. 

Est-ce la vérité ? Est-ce sa tête qui lui joue des tours ?

 L'idée de perdre son enfant est tellement dure, porte tellement de souffrance, qu'on se prend à croire à cette échappée fantastique de l'esprit. Et tout du long, le doute est permis, laissant à notre cœur une chance de ne pas sombrer avec le personnage, et de trouver un réconfort salutaire à cette histoire.

Ce drame est raconté avec beaucoup de talent, un réalisme du quotidien ; cette façon de réagir, presque du détachement. Tâcher, coûte que coûte, d'y croire. Et aussi cette façon de flotter, avant de lâcher prise. 

 Alors oui, c'est un livre terriblement touchant et triste ; mais c'est surtout un gros coup de cœur parce qu'il n'est pas que cela : il est très bien mené, et il y a cette écriture, tellement juste, qui sonne tellement vrai ; et cette finesse dans la psychologie des personnages! Quel talent ! Alors oui on pleure : on pleure sur Roman, on pleure sur Simon, on pleure sur le bonheur qu'on a sans le savoir, et qui ne tient qu'à un fil, et on pleure peut-être finalement aussi sur nous. Mais quoi qu'il en soit, ne passez pas à côté de  ce formidable écrivain qu'est David Gilmour !

 

                                                                                        

 

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