Aux petites pépites

    L ianke YAN est un conteur né ! J'avais été happée par Les jours les mois les années , et je retrouve dans Chant céleste le même enchantement ! C'est peut-être dû à sa prose si particulière, si savoureuse et pleine de vie, cette prose fabuleuse qui sait si bien nous emporter dans d'autres époques et d'autres lieux .  C'est un monde merveilleux où la rivière chante , où les senteurs ruissellent dans la nuit, et où les cliquetis des épis de maïs fraichement moissonnés rythment la journée... Comment résister ? L'écriture est délicatement onirique, le texte n'hésite pas à plonger dans le fantastique , le dépaysement garanti et pour autant, tout coule comme une évidence ! Ce récit un peu fou est celui d'une mère dévouée et forte . Accompagnée par l'esprit de son défunt mari qui a préféré se donner la mort plutôt que d'assumer une vie de famille avec 4 enfants attardés, elle remplit son rôle avec vaillance et détermination : travailler la t

  P our aujourd'hui, je vous propose un peu de fraicheur avec un livre jeunesse sympathique et pimpant à souhaits ! Une histoire sur la différence, une histoire drôle et bien tournée :  faites place à Popotin, le dragon qui sortait des flammes...par le derrière !! Haha, cet étonnant dragon à la particularité étonnante (et particulièrement  réjouissante chez les plus petits ! ) nous embarque dans une histoire haute en couleurs qui plaide pour l'acceptation et la mise en valeur de ses différences. Alors que tous ses copains crachent naturellement du feu par la gueule, Popotin souffre de ses fantastiques et nauséabonds pets enflammés . Alors certes ils lui permettent de se propulser dans les airs, de gagner en vitesse, mais par ailleurs l'isolent aussi terriblement des autres dragons qui rejettent son anomalie. Comment donc s'accepter et se faire aimer de ses congénères ?  Quand un terrible gros vilain arrive dans la région avec l'ambition de régner, Popotin va sais

  B ienvenue à Mohawk !  Dans cette petite ville Américaine typique, le quotidien est rythmé par le quartier général de ces messieurs : le fameux dinner toujours ouvert ! Avant, après ou pendant le travail, il s'agit d'un lieu de vie essentiel et rassurant avant de devoir de nouveau répondre aux injonctions du quotidien.  Ici on mange on boit, on se retrouve autour de paris sportifs. C'est un petit microcosme où tout le monde s'observe, se parle voire s'épanche ! Il y a pourtant des secrets bien gardés, des énigmes qui en font s'interroger plus d'un ; notamment celui entourant Billy, pauvre garçon inoffensif un peu ahuri, devenu simple d'esprit dans des circonstances mystérieuses bien des années auparavant.  Il hante les rues de Mohawk, effrayant sans le vouloir les plus jeunes et, proie facile, se faisant chahuter par les plus vieux. Il n'y a guère qu'Harry, propriétaire du dinner pour prendre soin de lui. Pour autant, cette histoire non ré

  H ubert M. nous émeut une fois de plus avec son roman lent et profond La route de Beit Zera .  En filigrane, l'histoire d'un pays marqué par la guerre, la peur, la culpabilité ; l'histoire de deux peuples mal dans leur peau, contraints par l'Histoire à ne pas s'entendre, irréconciliables sur la papier . Et pourtant ?  En retrait de toute agitation sociale, au fin fond d'une forêt israélienne, vivait un homme et son chien. L'homme travaillait dur et gagnait peu, avec toujours à ses côtés une chienne fidèle, mais vieillissante et incontinente. Pour seul contact, il recevait chaque mois la visite d'un ami ayant jadis partagé sa vie de soldat. Et chaque jour en pensée il communiquait et voyageait, sans contrainte d'espace et de temps, mais toujours soumis aux souvenirs d'avant. Souvenirs tenaces et lancinants venant régulièrement griffer sa conscience comme autant de rappels douloureux d'une vie abimée.   Une vie presque figée, imprégnée

  Joie et Bonheur ! Après  Les mémoires d'un chat   ou l'incroyable voyage d'un chat et son maître à travers le Japon, voici le très attendu deuxième roman de Hiro Arikawa,  Au prochain arrêt . Alors oui, il s'agit d'une chronique de plus sur un roman japonais, mais quand on aime on ne compte pas ^^et ce roman est si charmant qu'il mérite qu'on s'y attarde ! Talent et délicatesse sont les maîtres mots de cet auteur qui déploie habilement son art pour nous faire voyager au Japon. Il pose son décor, place ses personnages,  et provoque rencontres et coups de théâtres avec un sens inné de la mise en scène , tout en respectant l'étiquette japonaise essentielle à l'harmonie sociale de ce pays. C'est avec plaisir et curiosité que l'on s'embarque dans cette ligne de train, propice pour se faire rencontrer de manière inopinée une diversité enrichissante de voyageurs .  Au gré des arrêts, des arrivées et des départs des passagers,  on décou