Aux petites pépites

  A vec beaucoup de pudeur et de délicatesse, Lola Lafon part à la rencontre d'Anne Frank et de son tragique destin, qui réveille en elle des souvenirs familiaux et personnels . Un destin qui la remue, qui la questionne et la poursuit dans ce récit ; un appel intérieur, bouleversant et impératif qu'elle ne peut ignorer et qui va trouver sa finalité dans ce récit délicat et parfaitement maitrisé.   Sa quête sur Anne Frank n'est donc pas tout à fait le fruit du hasard. Un lien les lie, ténu mais assez puissant pour que s'impose le besoin d'un pèlerinage : une nuit dans l'Annexe, dernier lieu de vie familial caché de la famille Frank devenu aujourd'hui un musée. Cela va réveiller en elle des questionnements intimes, sur elle-même, son parcours bousculé d'enfant juive ayant vécu Ceausescu , sur le besoin d'écrire, et à quoi il répond . Comment entre autre écrire peut ancrer dans la réalité, réparer ou consoler.   L'occasion d'en appr

  U n petit livre drôle, léger et spirituel ! Quoi de mieux pour réveiller une vie ronronnante que de partir au travail les charentaises toujours aux pieds et les clés oubliées dans l'appartement fermé ? Une situation non préméditée dont le narrateur va assez facilement s’accommoder, bercé par le moelleux de ses chaussons. Grisé par l'énergie née du côté inédit de la situation , capable de dépasser toutes les situations, il va partir expérimenter partout où c'est possible cette nouvelle façon d'être, à contre-courant. Travail, métro, hôtel, partie de pêche et boîte de nuit, il n'y a plus de frontière ! Un monologue réjouissant sur une situation rocambolesque ! Mais aussi un beau retournement de situation : là où il aurait pu exister de la gêne et du ridicule, on trouve  de la revendication et une liberté d'être et de vivre comme on l'entend ! Là où n'existait qu'une drôle de situation indépendante de sa volonté, il décide d'en revendiquer la pa

  P our changer cette fois-ci, et pour bien commencer l'année, un roman graphique absolument formidable qui nous emmène dans les abymes souterraines ! Hadès, Dieu des Enfers, a besoin de vacances et cherche un ou une remplaçant(e) digne de ce nom. Afin de départager ( et de décimer !) les nombreux postulants, quelques épreuves sont prévues, en totale immersion dans les profondeurs de la Terre. L'occasion de mieux connaitre le sol qui nous soutient, qui nous nourrit ; la richesse de la nature, sa perfection et son équilibre naturel , et comprendre l'impact des terribles dégâts infligés par l'homme dans l'agriculture traditionnelle . Labours, engrais, tout est passé au crible, lors d'affrontements sans pitié dans une féroce vengeance d'Hadès qui ne supporte plus de voir son royaume ravagé par la bêtise humaine alors que la nature seule est si bien faite. En chemin, on rencontre des champignons, des insectes, on côtoie bactéries,  argile et matière organique

    U n roman d'une finesse absolument incroyable ! Un choc personnel littéraire incontestable .  Je ne joue pas de musique, je dessine comme un enfant, je ne connais pas personnellement le milieu carcéral. Et pourtant, j'ai eu le sentiment d'être devenue une virtuose et de me perdre dans l' éblouissement d'une partition brillamment exécutée ; puis d'être dans la peau d'une artiste peintre, en déchiffrant les plus grands tableaux, et en saisissant l'élan créateur comme une force capable de transcender des situations inextricables ; et enfin de comprendre de manière intime ce que signifiait être coincée entre quatre murs. Le manque des autres, la promiscuité, les ravages psychologiques.  Voilà le pouvoir de Maelle GUILLAU . Le pouvoir de son écriture, de rendre accessible l'inconnu, de ressentir profondément et humainement des choses qu'on n'a jamais ressenties jusqu'alors !  Ce roman m'a fait l'effet d'un ouragan, il m'a

    M ieux qu'une thérapie , offrez-vous cette multitude de regards sur un seul diner, comme autant de tentatives pour saisir ce qui s'y trame en profondeur !  D'un œil extérieur on pourrait croire Niels, le fils ainé, arrogant ; Fleur, la fiancée du meilleur ami, superficielle, ou encore Estelle, la fiancée du fils cadet, parfaite. Mais en changeant de prisme d'analyse de la situation, en écoutant les pensées intimes de chacun, ou en s'appuyant sur les remarques, les traits d'esprit, les piques et les soupirs qui rythment la soirée et qui sont autant de faces émergées de l'iceberg, on comprend que rien n'est si simple qu'il n'y parait .  Ce jeu de société offert à l'anniversaire de Théo autour duquel famille et amis se rassemblent va bousculer les postures habituelles des uns et des autres ; les pousser dans leurs retranchements personnels pour révéler des douleurs tues jusque là, mais aussi mettre en avant l'ambivalence inhérente à tout